Bernadette Hogan est un vrai garçon manqué. Garde du corps pour le compte de Jeremy Bridges, un millionnaire aux innombrables conquêtes, elle sait ce qu’elle veut, et surtout ce qu’elle ne veut pas. Jusqu’à une expérience torride avec Jeremy, dont Bernie sort furieuse, bouleversée… et enceinte. La jeune femme décide très vite qu’elle ne laissera pas passer cette chance d’être mère, mais elle n’est pas au bout de ses surprises. En effet, Jeremy semble décidé à assumer sa paternité. Cet individu, en apparence si superficiel, est-il capable de devenir le père dont Bernie rêve pour ses enfants ?
Mon avis
Vu les nombreux coups de cœur que ce roman a suscité, quand je l’ai vu à 0,99€ lors de l’opération 200K de Bragelonne, j’ai sauté dessus. Je me suis dit qu’après tout, un petit roman à l’eau de rose de temps en temps, ça fait pas mal. Ben on peut dire que je suis tombée dans la cuve d’eau de rose sans même avoir le temps de mettre mon tuba et mes palmes. J’ai eu un choc, quoi. Alors attention, ne te fie pas à la note, échauffe tes yeux et enfile des lunettes de soleil, ça va piquer…
Bernie (hum, Bernadette, en fait) est une garde du corps pas du tout stéréotypée. Elle est assez fade, froide, on l’imagine sans problème en directrice d’école frigide (genre, madame Mangin dans Princesse Sarah. En plus jeune, quoi).
Des fois, on se demande tout de même si elle a pas un léger retard mental.
Et c’est là que j’ai vraiment commencé à me demander si j’avais pas ripé et acheté un Harlequin :
Dans tout ça, n’oublions pas les oasis de fraicheur que sont les magnifiques métaphores dont Jane Graves semble très friande (et qu’on a déjà pu entrevoir avec le meurtre de la Vallée de la Mort) :
Trois pages plus tard, on passe à l’enfilage acrobatique du préservatif (je vais pas le retranscrire ici, mais la scène m’a valu un bon fou rire). Je répète : il a enfilé un préservatif (c’est important pour la suite).
Et voilà, après dix pages de préliminaires, tout ce que ça va inspirer à Bernie :
Et là, il suffit d’un coup de fil pour faire réapparaître Bernie Maîtresse de la Vallée de la Mort, d’où le désarroi de Jeremy l’Étalon milliardaire :
Non, Bernie n’est pas comme ça. C’est une femme qui s’assume, qui se débrouille toute seule. La preuve : elle a un travail. Mais siiiii, c’est fou, non ? Mais bon, c’est pas facile, quand on est une femme. Ben oui : le travail, c’est pour les hommes. Un genre de secte sexiste, quoi :
Aux States, on connaît aussi des méthodes très intéressantes pour apprendre aux petits à paire pipi-caca dans le pot :
Et puis, deux mois plus tard, Bernie découvre qu’elle est enceinte (eh ouais, les capotes c’est plus ce que c’était. De toute façon, tout le monde sait que c’est pas fiable).
Pour ce qui est du style, c’est grammaticalement correct mais c’est assez plat. Rien de bien percutant, à part quelques moments hilarants, mais je crois bien que ça, c’est pas voulu…
Et c’est là que tu te demandes, mais alors pourquoi elle a mis 4/5, cette gourde ?
Parce que, une fois passés les émois pornographiques, et en faisant abstraction des métaphores moisies et des idées reçues démenties depuis quelques décennies, on entre tout de même dans une histoire un peu plus intéressante et plutôt sympathique.
Parce que j’ai beau aimer jouer la langue de pute, je reste une gonzesse, et un peu de guimauve, quand elle fait malgré tout passer un bon moment (que ce soit à pouffer ou à rêvasser un peu sur des trucs faciles), ça fait pas de mal. Mais bon, pas trop souvent, quand même…
Bernie (hum, Bernadette, en fait) est une garde du corps pas du tout stéréotypée. Elle est assez fade, froide, on l’imagine sans problème en directrice d’école frigide (genre, madame Mangin dans Princesse Sarah. En plus jeune, quoi).
« Bernie fit demi-tour pour s’éloigner, mais il la saisit par le bras et l’obligea à pivoter. Elle considéra la main de Bridges avant de planter son regard dans le sien, avec une froideur qui aurait pu couvrir de glace la Vallée de la Mort. »Elle bosse pour Jeremy Bridges, riche concepteur informatique, depuis deux ans. Elle le déteste, mais là, brusquement, elle se rend compte qu’elle a trop envie qu’il la saute et, subitement, après avoir tué la Vallée de la Mort par surgélation spontanée, elle devient chaude comme la braise des Enfers (je te passe les détails, y’en a quelques pages comme ça…). Et évidemment, c’est réciproque.
Des fois, on se demande tout de même si elle a pas un léger retard mental.
« À ces mots, il passa un bras autour de la taille de Bernie et l’attira brusquement contre lui pour un baiser fougueux.Non non, il est en train de te montrer comment on tricote une torsade.
Pendant quelques secondes, la jeune femme ne comprit pas ce qui lui arrivait. Sous le coup de la surprise, étourdie par l’incrédulité, elle s’abandonna à lui.
Il est bien en train de m’embrasser, là ? »
Et c’est là que j’ai vraiment commencé à me demander si j’avais pas ripé et acheté un Harlequin :
« Il glissa sa main plus haut en la couvant d’un regard empreint d’un désir si animal et si puissant qu’elle en resta paralysée. Elle eut soudain l’idée absurde qu’une force surhumaine devait se cacher derrière cette envie et surgirait en hurlant si elle remuait ne serait-ce que le petit doigt. Pire, elle découvrit un effet littéralement insidieux de cette peur irrationnelle : cela l’excitait encore davantage. »Et j’ai franchement hésité à refermer le bouquin, définitivement. Trente pages de ça, ça commençait à faire long. Mais quelques lignes plus loin, j’ai fini par sortir de ma torpeur et j’ai vraiment commencé à rigoler, lorsque :
« Alors, il glissa l’index à l’intérieur de sa culotte, découvrant ainsi la vérité qu’elle ne pouvait cacher.
La chaleur brûlante de son désir. »
Dans tout ça, n’oublions pas les oasis de fraicheur que sont les magnifiques métaphores dont Jane Graves semble très friande (et qu’on a déjà pu entrevoir avec le meurtre de la Vallée de la Mort) :
« Oui, elle avait envie de lui, de la même manière qu’une personne perdue dans le désert veut de l’eau. » (N’oublions pas de noter comme, très rapidement, il devient même sa raison de vivre. Bizarre, hein. Ou peut-être est-ce un effet pervers de l’érection monumentale du monsieur ? (Si si, c’est écrit comme ça dans le livre)).Ou encore :
« En fait, la femme qu’il croyait froide comme la pierre était aussi chaude qu’une rivière de lave, et il s’était aventuré au bord du volcan juste au moment de l’éruption. »On apprend également que l’oxygène est désirable et, par conséquent, que respirer pourrait être un acte sexuel :
« Il n’avait jamais envisagé ne serait-ce qu’une seconde de coucher avec cette femme, pourtant il la désirait autant que sa prochaine bouffée d’oxygène. »Question : est-ce que si je soupire je vais avoir un orgasme ?
Trois pages plus tard, on passe à l’enfilage acrobatique du préservatif (je vais pas le retranscrire ici, mais la scène m’a valu un bon fou rire). Je répète : il a enfilé un préservatif (c’est important pour la suite).
Et voilà, après dix pages de préliminaires, tout ce que ça va inspirer à Bernie :
« Soudain, les yeux de Bernie se voilèrent. Une rougeur se répandit sur sa poitrine et lui monta aux joues. Sans interrompre sa cavalcade, elle crispa les paupières et baissa la tête, comme si elle avait oublié l’existence de Jeremy pour se perdre dans les sensations. »En quatre mots : elle eut un orgasme. Oui je sais, on dirait pas.
Et là, il suffit d’un coup de fil pour faire réapparaître Bernie Maîtresse de la Vallée de la Mort, d’où le désarroi de Jeremy l’Étalon milliardaire :
« En général, les femmes avec qui il couchait attendaient à peine d’être sorties de ses draps pour appeler leurs copines et leur dire qu’elles venaient de se taper un multimillionnaire. Par conséquent, la réaction de Bernie le laissait pantois. »Oui Jeremy, les femmes sont toutes des pouffes superficielles, mais pas Bernie, non.
Non, Bernie n’est pas comme ça. C’est une femme qui s’assume, qui se débrouille toute seule. La preuve : elle a un travail. Mais siiiii, c’est fou, non ? Mais bon, c’est pas facile, quand on est une femme. Ben oui : le travail, c’est pour les hommes. Un genre de secte sexiste, quoi :
« Elle n’avait pas manqué une journée de travail depuis des années et ne voulait pas déroger à cette règle, car elle refusait qu’on la considère comme le sexe faible. Entre eux, les hommes toléraient toutes sortes de maladies – grippe, rhume, migraine, gueule de bois, bronchite, urticaire, resserrement des testicules (si si, ça aussi c’était dans le livre) et n’importe quoi d’autre – mais, dès qu’une femme était sur la touche, ils mettaient cela sur le compte de problèmes féminins. La pauvrette pouvait souffrir d’une bactérie carnivore lui dévorant les jambes (oui, visiblement, certaines bactéries ont un système digestif, capable de digérer un être humain. Enfin, ses jambes, en tout cas), ces mufles prétexteraient toujours qu’elle n’était pas venue travailler parce que les Anglais avaient débarqué. »Ce qu’elle semble avoir oublié, c’est que dans certaines contrées éloignées il y a aussi des gens qui ont cessé de vivre au Moyen-Âge. Mais bon, j’sais pas, je suis jamais allée aux States.
Aux States, on connaît aussi des méthodes très intéressantes pour apprendre aux petits à paire pipi-caca dans le pot :
« Mais tu peux aussi te contenter de poser tes gosses sur le trône en leur disant ce qu’il faut faire. Si ça marche, tu leur donnes un M&M’s. »Dixit la mère de famille. Oui, c’est bien connu des mères de famille débordées, les M&M’s. Aussi radical que les cacahuètes.
Et puis, deux mois plus tard, Bernie découvre qu’elle est enceinte (eh ouais, les capotes c’est plus ce que c’était. De toute façon, tout le monde sait que c’est pas fiable).
« Parfois, elle ne se sentait pas bien, et plus la grossesse approcherait de son terme, plus elle perdrait de sa dextérité. Comme Jeremy le lui avait indiqué précédemment, les futures mères constituaient des cibles parfaites. »Oui hein, c’est bien connu : la grossesse est une maladie qui rend les femmes aussi adroites que des baleines (et, visiblement, aussi intelligentes que Paris Hilton).
Pour ce qui est du style, c’est grammaticalement correct mais c’est assez plat. Rien de bien percutant, à part quelques moments hilarants, mais je crois bien que ça, c’est pas voulu…
Et c’est là que tu te demandes, mais alors pourquoi elle a mis 4/5, cette gourde ?
Parce que, une fois passés les émois pornographiques, et en faisant abstraction des métaphores moisies et des idées reçues démenties depuis quelques décennies, on entre tout de même dans une histoire un peu plus intéressante et plutôt sympathique.
Parce que j’ai beau aimer jouer la langue de pute, je reste une gonzesse, et un peu de guimauve, quand elle fait malgré tout passer un bon moment (que ce soit à pouffer ou à rêvasser un peu sur des trucs faciles), ça fait pas de mal. Mais bon, pas trop souvent, quand même…