mardi 23 octobre 2012

Black man - Richard Morgan


Dans un siècle à peine, l’humanité s’est débarrassée de la guerre.
Mais des vestiges embarrassants subsistent encore, comme les Variantes, ces êtres humains génétiquement modifiés, cordialement détestés par toute la population. Les plus inquiétants sont certainement les Variantes 13, ces hyper-mâles cultivés exclusivement pour la guerre.
Carl Marsalis est un de ces ex-soldats génémodifiés. Il pourchasse désormais ses anciens frères d’arme pour le compte des Nations unies. Ce n’est pas un boulot facile, car il est haï aussi bien par les gens normaux que par ses semblables : il est, dans tous les sens du terme, l’Homme Noir. Et pour le moment, même ses employeurs ne peuvent le sortir de sa prison de Floride. Alors, quand il reçoit la visite d’une ancienne détective aux prises avec des Variantes 13 particulièrement retorses, Carl est plus que disposé à conclure un accord.
S’engage ainsi une frénétique chasse à l’homme, avec à la clé, peut-être, la vérité sur ce que sont devenus les derniers soldats du monde.
Mon avis
Me revoilou pour une nouvelle chronique livre… ça faisait longtemps hein ? En même temps, quand on se plonge dans un Morgan, faut s’y attendre. C’est dense, c’est complexe, c’est un pavé… c’est sa marque de fabrique ! Résultat, trois semaines pour le mâchouiller, c’est un peu long, oui, des fois j’ai eu hâte que ça se termine, mais… c’était bon !
J’ai eu un peu de mal tout de même à me laisser prendre par l’histoire, mais une fois l’adaptation faite (après la guimauve cucul, c’est pas évident de remettre le neurone en route (faut déjà lui courir après, il était tellement traumatisé qu’il est parti se cacher je te laisse deviner où), je partais déjà avec un certain handicap) on entre en plein dans une intrigue mêlant manipulations génétiques, complots, trahisons, drogue, meurtres, religion, sexe… Bref, un cocktail détonnant. C’est toujours aussi complexe, toujours aussi blindé à la testostérone, avec un rythme toujours aussi endiablé et un style toujours aussi brut et percutant. Pas de doute : c’est bien un Morgan.
On y trouve même, chose que je n’avais pas trouvé auprès de Takeshi Kovacs, ou du moins pas avec cette intensité, de l’émotion, beaucoup d’émotion. Carl Marsalis est un personnage dur et fort, couillu et sans pitié, mais plein d’une humanité touchante. Il est bien malgré lui le porteur d’une critique de ce que notre monde pourrait devenir et est même déjà devenu, qui prend tout son sens dans les dernières page, avec une puissance déconcertante et beaucoup de justesse.
Enfin, il y aurait beaucoup de choses à dire au sujet de cet ouvrage, plus encore, à mon goût que de la trilogie Takeshi Kovacs, mais tu sais bien, à force, que les seules choses que je sais décortiquer correctement se bouffent, je ne m’y essaierai donc pas ici. Alors je dirai juste, pour conclure, que j’ai découvert ici, en quelque sorte, un autre Richard Morgan, qui écrit bien sûr des trucs de taré (ça, ça change pas), mais qui sait aussi y mettre un peu de douceur (à sa manière). Même si ce n’est pas ce que cherchent ses lecteurs, c’est une bonne surprise, et ça le fait remonter encore un peu parmi mes auteurs à suivre…

2 commentaires:

  1. Je l'ai dans ma PAL (numérique). Ta critique confirme mon envie de le lire. Merci à toi.

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    Réponses
    1. Mais je t'en prie, j'ai bien fait mon taff alors, je suis contente ^^

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Dis-moi à quel point tu m'aimes, même si je le sais déjà.

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