dimanche 2 octobre 2011

Crépuscule ville - Lolita Pille


Bienvenue en hyperdémocratie, lieu de toutes les libertés. Le soleil ne se lève plus depuis longtemps sur la ville. Ancien de la Criminelle, hanté par son passé de mercenaire, Syd Paradine enquête sur un suicide collectif d'obèses. Des attentats sans cause vont se multipliant et l'insurrection monte... L'heure semble venue pour l'utopie de payer pour ses fautes. Surgit une fille, traquée et singulièrement flétrie. Blue a les yeux bleu acier et détient les réponses. Elle est une promesse d'amour dans un monde voué à la destruction.
L'auteur de Hell et de Bubble Gum écrit avec virtuosité une tragédie moderne qui pourrait devenir la nôtre.
Mon avis
J'ai eu un peu de mal à le terminer... Après la claque Hell et la légère déception Bubble gum, toujours pas re-convaincue par Lolita Pille, donc...
L'histoire, dans le fond, est pas mal, quoique avec un goût de déjà-vu pour moi, qui ai lu pas mal de romans futuristes ces derniers temps, et de très bons, en plus de ça. L'histoire se passe dans un ou deux siècles, vraisemblablement, et nous dépeint une humanité en pleine décadence, qui ne semble plus trop savoir comment faire pour survivre convenablement et qui se noie dans sa propre merde. C'est très sombre, d'ailleurs même le soleil est artificiel : au-dessus de la ville, il y a juste le brouillard... Presque tout le monde se came légalement, ceux qui en savent trop disparaissent étrangement, les gamines se font opérer pour se faire allonger les jambes, les rues et les quartiers portent les noms de grosses multinationales... On ne peut même plus se suicider tranquille : la Préventive-Suicide veille à vous en empêcher in extremis, car à Clair-Monde, vous n'êtes pas seuls : la surveillance est quasi-permanente... (tiens, ça me rappelle kekchose, ça).
Je disais donc que l'histoire, dans le fond, est pas mal, mais je trouve qu'il manque la passion qui devrait aller avec ce récit. Pille a toujours son franc-parler mais je trouve qu'elle n'a pas ici le punch qu'elle avait dans Hell. Elle débite plein de belles phrases compliquées, mais c'est comme si le coeur n'y était pas vraiment. Et puis je me suis souvent perdue dans des passages, les phrases sont tellement tarabiscotées et pleines de beau vocabulaire qu'au final, on ne comprend plus rien à ce qu'elle cherche à raconter.
Et cette manie qu'elle a chopé d'utiliser l'expression "de loin en loin" à toutes les sauces (même quand ça n'a apparemment rien à foutre là ), c'est assez usant...
Un petit extrait tout de même, que j'ai trouvé plein de bon sens :
"Il fallait être un beau malade, un beau puits d'ignorance de ce que c'était que la vie des hommes pour prétendre envoyer au grand plongeon des inconnus, des innocents pour servir on ne savait quelle chapelle, et cette chapelle-là, disait le taxi, qui justifiait pareils dommages collatéraux, elle n'était pas encore bâtie, pas la première pierre de celle-là.
Et puis il soupira et dit que bien malin celui qui montrerait au monde les bons d'un côté et les méchants de l'autre. Nous n'étions pas si innocents que cela. L'hyperdémocratie, c'était une sale affaire, ouais." (p. 327 de la version poche)
Au final, un avis assez mitigé, donc... ça ne sera pas un souvenir inoubliable, quoi!

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