jeudi 29 septembre 2011

Les coeurs fêlés - Gayle Forman


N’avez-vous jamais fait ce rêve étrange et glaçant : celui où vous savez pertinemment que vous n’êtes pas folle mais où personne autour de vous ne semble du même avis ?
Pour Brit, du haut de ses seize ans, ce cauchemar devient réel quand son père la conduit de force à Red Rock, un centre de redressement qui prétend mater les enfants rebelles. Brit doit y suivre une thérapie pour guérir des maux qui n’existent que dans la tête de son père. Dans cet enfer d'humiliations et de brimades, Brit se raccroche à des amies qui vont l’empêcher de sombrer dans la folie. Des amies qui vont l’aider à survivre. Ensemble elles vont se redresser. Ensemble elles vont résister. Les Cœurs fêlés est un formidable roman d'amitié, cette amitié qui seule permet de tout supporter, de tout affronter et surtout de tenter l’impossible : devenir soi-même.
Mon avis
Une petite histoire sympathique et touchante, qui ne casse certes pas trois pattes à un canard mais qui change les idées, réconforte et se laisse lire avec plaisir. Tout les ingrédients d’un roman pour ados y sont : injustices, parents qui ne comprennent rien, grandes amitiés, premières amours, passions et un brin de rébellion… Tout est bien qui finit bien, évidemment, et ça fait du bien. Un peu de légèreté dans ce monde de brutes !

mercredi 28 septembre 2011

Le triomphe du singe-araignée - Joyce Carol Oates


Qui est Bobbie Gotteson ? Musicien et meurtrier, paria et vedette, cet "incatalogable" porte le poids d'une identité morcelée, le destin s'acharnant contre lui depuis sa "naissance" dans la consigne d'autobus à New York. Librement inspirée des méfaits de Charles Manson, cette fausse confession met en scène une conscience dynamitée, parasitée par les voix du Dehors, les jurés du tribunal faisant figure de choeur antique dont les tirades rythment le drame de cette vie envahie par la démence, la haine et la pitié. Texte dérangeant et inclassable, qui mêle monologue, dialogues et récit à la troisième personne, Le triomphe du singe-araignée met en dérision la fascination populaire et médiatique qu'éveille la prétendue psychologie du meurtrier, puisqu' "il y a quelque chose dans la Machette qui nous excite tous".
Mon avis
En tout cas, moi, ça m'a pas excité. Le triomphe du singe-araignée est un récit confus, sans queue ni tête. Je n'ai pas trouvé de logique dans les divagations du narrateur, la chronologie est sens dessus dessous, et à la limite, on aurait pu avoir quelques indices pour s'y retrouver, mais non, faut deviner de quoi on parle et quand ça se passe (si ça se passe ailleurs que dans la tête du Taré)...
Je n'ai d'ailleurs pas trop compris ce qui était censé être réel et ce qui ne l'était pas, c'est peut-être fait exprès mais personnellement ce genre de divagations ne me parle pas...
Quel est au final le but de ce roman? Si son seul but est de raconter un truc incompréhensible, eh bien, c'est réussi... Il y a une tentative de développement d'un personnage à la psychologie tordue et complexe, il me semble, mais je ne la trouve pas réussie... Bobbie Gotteson est juste taré et à moitié débile, et n'a rien d'intéressant, malgré ce qu'il semble penser. Il paraît que c'est inspiré de la psychologie des meurtriers psychopathes, notamment Charles Manson. Ah bon? Si c'est ce que vous recherchez, allez plutôt voir du côté de Poppy Z. Brite!
Pour résumer : ça faisait longtemps que je ne m'étais pas autant fait chier à la lecture d'un bouquin. Heureusement, il ne fait que 127 pages...

mardi 27 septembre 2011

Xanth, tome 1 - Piers Anthony


Lunes pour Caméléon
Xanth est un monde enchanté où règne la magie, un monde peuplé de chimères - centaures, basiliques, dragons ...- et où chaque citoyen possède un pouvoir spécial. Mais pour Bink, Xanth n'a rien d'un pays de contes de fées : il est le seul à ne pas avoir de don. Le magicien Humfrey affirme pourtant que le pouvoir de Bink est très puissant, mais il est incapable d'en déterminer la nature. Bink serait-il contraint à l'exil ? Le jeune homme ne l'entend pas de cette oreille.
Ainsi commence l'une des sagas de Fantasy les plus célèbres du monde, pleine de péripéties, de jeux de mots et de créatures caractérielles !
Mon avis
V’là une facette de la fantasy que je n’avais pas encore testée : la light fantasy. Dès les premières pages, je suis restée scotchée par tous les jeux de mots, pas toujours subtils mais très drôles. Je ne sais pas ce que ça donne dans la VO, mais j’imagine le boulot que ça a dû être pour le traducteur, et je dis chapeau !
Les aventures de Bink, le jeune héros en quête de sa magie, se suivent et ne se ressemblent pas. C’est une succession de scènes plus ou moins cocasses dans lesquelles foisonnent des créatures magiques en tous genres mais la plupart du temps mal lunées… Globalement, c’est surtout l’occasion de rire sans trop réfléchir, mais l’histoire contient quelques bonnes surprises qui en font un vrai bon moment de lecture avec, tout de même, une vraie intrigue qui tient en haleine du début à la fin (surtout à la fin !).
En bref, on referme le livre avec le sourire, et c’est ça qu’est bon.
Pour la suite, 9 tomes sont pour le moment traduits en français, et plus d’une trentaine de tomes composent la série (dont deux à paraître), alors il y a de quoi faire… Pourvu que ça reste du même acabit (parce que, évidemment, je veux savoir la suite) !

lundi 26 septembre 2011

Petites embrouilles et pieux mensonges - Elizabeth Young


Que faire lorsque, comme Sophy, on est célibataire, la trentaine, et dotée par la nature d'une mère un brin impatiente de se retrouver grand-mère ? Réponse : on s'invente un petit ami tout droit sorti des contes de fées. Et que faire lorsque sa sœur cadette se marie (la traîtresse!), et que l'on doit produire le susdit prince charmant ? Après avoir envisagé frénétiquement les solutions les plus loufoques incluant la mort du beau boyfriend dans un tragique accident, Sophy a LA solution : engager un chevalier servant pour l'occasion ! Le jour fatidique approche. Sophy va-t-elle se sortir de ce pieux mensonge ? C'est compter sans le charme inattendu de l'irrésistible Josh, prêt à se glisser dans les chaussures de luxe du séduisant golden boy inventé par Sophy...
Mon avis
Je n'aurais jamais lu Petites embrouilles et pieux mensonges si on ne me l'avait pas mis de force dans les mains... J'ai eu ma période littérature de gonzesses il y a quelques années, et j'ai eu ma dose. Mais franchement, je n'ai pas été déçue! Bon, ce roman est réservé exclusivement aux filles (du moins je vois mal un mâle prendre plaisir à lire ça, encore moins s'en vanter ^^), mais c'est plein d'entrain, de peps, d'humour, de situations rocambolesques, mais aussi d'émotions et de moments tendres ou passionnés. La "pov' Sophy" en voit de toutes les couleurs, plus le plus grand plaisir de nos zygomatiques.
Amoureux exclusifs de polars, complots, mystères, intrigues politiques et autres, passez votre chemin, ce livre n'est pas fait pour la prise de tête mais pour rire un bon coup et rêver un peu.
À dévorer tout cru!

dimanche 25 septembre 2011

L'ange de la nuit, tome 1 - Brent Weeks


La voie des ombres
Le tueur parfait n'a pas d'amis, il n'a que des cibles. Pour Durzo Blint, l'assassinat est un art et il est l'artiste le plus accompli de la cité, grâce à des talents secrets hérités de la nuit des temps. Pour Azoth, survivre est une lutte de tous les instants. Le petit rat de la guilde a appris à juger les gens d'un seul coup d'œil et à prendre des risques - comme proposer à Durzo Blint de devenir son apprenti. Mais pour être accepté, il doit commencer par abandonner son ancienne vie, changer d'identité, aborder un monde d'intrigues politiques, d'effroyables dangers et de magies étranges, et sacrifier ce qui lui est le plus précieux...
Mon avis
J'ai trouvé ce livre par hasard au supermarché, et je ne connaissais pas du tout. Parfois, le hasard fait plutôt bien les choses!
Je ne suis habituellement pas très friande de romans de fantasy dans lesquels la situation politique est complexe et prédominante dans l'histoire, mais ici, avec la façon dont la vie et l'évolution des personnages y sont imbriquées, ça ne peut que passer comme une lettre à la poste.
C'est un joli pavé de 700 pages dans lequel je me suis pourtant plongée sans réticence et au cours duquel je ne me suis jamais ennuyée. Il se passe toujours quelque chose, l'auteur ne traîne pas en descriptions interminables mais donne juste ce qu'il faut pour laisser travailler l'imagination sans frustration. Les personnages sont bien développés et ont chacun leur caractère, leur expérience, leurs particularités, même si, parfois, le personnage principal se laisse un peu trop faire à mon goût et manque un peu de ce qui devrait en faire un personnage à part parmi les autres... Mais il est encore jeune, ça viendra peut-être dans les deux tomes suivants! ^^
Les mystères sont là et attendent d'être dévoilés, les ennemis se connaissent et on attend de voir qui gagnera, les rapprochements sont entamés et on attend de voir à quelles relations ils aboutiront... Les bases sont jetées pour pouvoir dévorer la suite en toute tranquillité!

samedi 24 septembre 2011

Les Enfants de la Terre, tome 6 - Jean M. Auel


Le pays des grottes sacrées
La petite orpheline Cro-Magnon recueillie par une tribu Neandertal a fait bien du chemin depuis Le Clan de l'Ours des Cavernes, le premier tome de ses aventures publié il y a maintenant trente ans. Ayla vient de mettre au monde une petite fille prénommée Jonayla, et a été peu à peu adoptée par les membres de la Neuvième Caverne, le clan de son compagnon Jondalar. A tel point que la Zelandoni, guérisseuse et chef spirituel de la Neuvième Caverne, la choisit pour lui succéder un jour. Pour parvenir à cette fonction, Ayla suit pendant plusieurs mois la grande prêtresse. Son initiation passe notamment par la visite des nombreuses grottes ornées de la région, l'occasion pour l'apprentie Zelandoni de découvrir des sites magnifiquement décorés, dont elle apprend à comprendre le sens. Cette formation, jalonnée de rites de passage, n'a rien d'une promenade de santé, et Ayla devra franchir bien des obstacles avant de devenir Zelandoni. Saura-t-elle trouver un équilibre entre ses obligations de jeune mère et d'épouse et les exigences de son apprentissage ? L'amour de Jondalar et d'Ayla résistera-t-il à tant d'épreuves ?
Mon avis
Le final, 9 ans après! Un sacré pavé, que j'ai mis un mois et demi à lire... mais comme tous les pavés de Jean M. Auel, ça en valait la peine!
Toujours très intéressant d'un point de vue culture générale, pour qui s'intéresse à la préhistoire, à nos lointains ancêtres, leurs outils, leur art, leur façon de vivre. Nous ne pouvons avoir aucune certitude quant à ce qu'il se passait dans la vie des Hommes il y a plus de 35000 ans, mais je trouve que Jean M. Auel en a une vision tout à fait réaliste et vraisemblable, basée sur une documentation qui a de toute évidence demandé un travail titanesque, une passion de toute une vie.
Des souvenirs qui me restent des cinq précédents tomes de la saga des Enfants de la Terre, les aventures d'Ayla étaient palpitantes, à couper le souffle. Dans ce dernier tome, la première moitié (plus de 300 pages tout de même...) m'a fait un peu peur : je n'y ai rien trouvé de bien palpitant, c'est très, très descriptif, parfois trop, redondant aussi, ça m'a plus fait penser à une biographie exhaustive qu'à un roman. Heureusement, la seconde partie rattrape tout ça, j'ai enfin retrouvé la fantastique Ayla, accompagnée de Jondalar, Jonayla et de ses animaux, et sa vie toute en rebondissements. Eh oui, c'était il y a 35000 ans mais il n'empêche qu'il devait s'en passer des choses, dans la vie de nos ancêtres, et ils n'en étaient pas moins humains, avec les mêmes sentiments que nous pouvons ressentir, et les mêmes problèmes, à des degrés différents, bien sûr.
En bref, un final à la hauteur de cette fantastique saga dans laquelle tout le monde devrait se plonger un jour.

vendredi 23 septembre 2011

Petites infamies - Carmen Posadas


Néstor Chaffino, traiteur madrilène de renom, est retrouvé dans la chambre froide d'une villa de la Costa del Sol. Meurtre ou accident ? Néstor cachait ses petits secrets de maître confiseur hors pair. Mais ce sont surtout les secrets des autres qu'il gardait jalousement, et en particulier de ceux qui se trouvaient ce soir-là dans la villa. D'inavouables secrets, de véritables petites infamies. Et chacune de ces personnes possédait une bonne raison de se sentir soulagée par le refroidissement mortel de Néstor... Quant au lecteur, pris au piège que lui tend Carmen Posadas, il ne pourra refermer le livre avant d'avoir dénoué tous les fils de cet imbroglio bâti comme un thriller, époustouflant de verve et de drôlerie, où perce, sous la satire mordante de la beautiful people madrilène, une plume qui surprend par son inventivité et sa personnalité.
Mon avis
Un livre plutôt bien ficelé, une écriture fluide, malicieuse et très abordable, des personnages très humains, avec leurs défauts, leurs qualités, leurs forces et surtout leurs faiblesses, tout cela en fait une lecture assez agréable, mais malheureusement pas inoubliable.
Ce roman au goût de polar et épicé de suspense psychologique est raconté avec astuce, les sentiments et ressentis des personnages sont décrits à la perfection, mais avec ce détachement propre aux histoires où les personnages principaux sont trop nombreux pour qu'on puisse entrer pleinement dans leur tête et dans leur coeur. C'est pour moi le seul défaut de ce livre, mais c'est ce qui fait toute la différence entre une lecture sympatoche et une lecture qui prend aux tripes.

jeudi 22 septembre 2011

L'agent des Ombres, tome 6 - Michel Robert


Guerrier des Lunes
Cellendhyll de Cortavar, l'Agent des Ombres, tourne comme un fauve en cage dans la citadelle du Chaos après la trahison d'Estrée d'Eodh, son amante.
Piégée par sa pire ennemie, la baronne Melfynn, il est accusé à tort d'avoir agressé une jeune femme et se retrouve châtiée par Ellvanthyell, l'archimage du Chaos, qui lui inflige une terrible correction.
C'en est trop pour lui. Il brise l'allégeance qui le liait à Morion, son maître, et s'échappe. Pourchassé par les sbires de Morion, il décide de se réfugier au sein de la cour de Priam, l'Empereur de Lumière, et en profite pour renouer avec la belle Constance de Winter, agent secret de l'Empereur, qui ne le laisse pas insensible.
L'hospitalité de Priam est tout aussi surprenante qu'agréable, et l'Empereur ne cache pas qu'il aimerait faire de l'Adhan son chevalier-lige. Mais le repos de Cellendhyll ne sera que de courte durée. Il ne tarde pas à se faire de nouveaux ennemis du côté des seigneurs de Lumière. Pire encore, un tueur aussi insaisissable que mystérieux décime les colons de la Terre du Nord, tandis que les féroces tribus pictes se soulèvent...
Mon avis
Depuis le temps que je l'attendais, ce sixième tome qui amorce la seconde saison du cycle de l'Agent des Ombres ! Eh bien, je ne suis pas déçue : Cellendhyll est toujours égal à lui-même, bien sûr, pour mon plus grand plaisir. Et, pour plus de plaisir encore, on découvre enfin l'Empire de la Lumière plus en profondeur, notamment le fameux et mystérieux Priam, de nouvelles contrées, de nouveaux personnages et, évidemment, de nouveaux ennemis !
Plus encore que dans les précédents tomes, on va de combat en aventure à un rythme effréné, on vogue dans cet univers savamment construit par Michel Robert sans en perdre une seule miette, on slalome entre les coups durs, les coups bas, les coups de dague et les coups de boule à en perdre haleine, tout est tellement bien décrit qu'on entend presque la douce symphonie des lames qui s'entrechoquent et des nez qui se brisent et on voit l'Ange, en digne chef d'orchestre, effectuer avec grâce (et sauvagerie) sa danse meurtrière... Le tout saupoudré, toujours, de cette petite pointe d'humour noir caractéristique de l'auteur et de quelques clins d'œil amusants.
Et enfin, un final qui promet un septième tome explosif. En bref, que du bonheur !
Chapeau bas également pour la couverture, tout simplement sublime.

mercredi 21 septembre 2011

Le miroir aux vampires, tome 1 - Fabien Clavel


Pour son année de Terminale, Léa entre à l'internat du lycée de Compiègne. Sa coturne est une jeune hongroise étrange et ténébreuse, qui semble avoir du mal à s'intégrer. Leur solitude finit par les rapprocher, en particulier lorsque des événements étranges surviennent au lycée. Et si l'incendie qui a ravagé le foyer, le suicide de l'un de leurs camarades de classe et les décisions étranges prises par la direction n'étaient pas uniquement dues au hasard?
Mon avis
Encore une autre façon d'aborder le thème des vampires, que j'ai trouvé tout aussi intéressante que celle de Homo vampiris, de Fabien Clavel également, mais qui n'a malheureusement pas eu l'honneur de faire l'objet de l'une de mes fantastiques critiques.
Ici, l'histoire, le style et le cadre s'adressent plutôt aux ados (forcément, ça se passe dans un lycée et les personnages principaux sont des ados), mais je pense qu'on peut apprécier ce roman à tout âge. Fabien Clavel sait ménager ses effets de surprise, et même si on devine assez facilement certains aspects de l'histoire, certains événements sont totalement imprévisibles et tiennent le lecteur en haleine du début à la fin.
Vraiment, une lecture très sympa.

mardi 20 septembre 2011

Apocalypse bébé - Virginie Despentes


Valentine disparue... Qui la cherche vraiment ?
Entre satire sociale, polar contemporain et romance lesbienne, le nouveau roman de Virginie Despentes est un road-book qui promène le lecteur entre Paris et Barcelone, sur les traces de tous ceux qui ont connu Valentine, l'adolescente égarée... Les différents personnages se croisent sans forcément se rencontrer, et finissent par composer, sur un ton tendre et puissant, le portrait d'une époque.
Mon avis
Après avoir tout lu de Despentes, je ne sais trop que penser d'Apocalypse bébé...
Bon, c'est sûr, j'ai aimé, même si j'ai trouvé les 100 premières pages un peu molles. Tous les autres livres de Despentes m'ont mis une claque, celui-là, pas trop. Elle s'est vachement radoucie, je trouve, c'est moins percutant, c'est pas forcément un mal : il y a une certaine douceur dans ces pages qu'il n'y avait pas dans les précédents bouquins, pas autant, pas de la même façon.
Et puis il y a un peu trop de stéréotypes : les gouines, les rebeus, les prolos, les riches, les pauvres filles, les faux lascars... ça sent un peu le mix de toutes ses histoires précédentes. Bon, cette fois, il y a une nouveauté, la nonne, et celle-là elle est pas stéréotypée...
Pour ce qui est de l'histoire, la recherche de Valentine est surtout une bonne excuse pour la rencontre de personnalités, de tranches de vie, racontées comme Despentes sait si bien le faire. À part ça, bon, on se balade à gauche à droite, on voit du monde, et puis pouf la fin, elle m'a un peu laissée sur ma faim...
Mais bon, ça reste Despentes, je la kiffe, son écriture coule des yeux au cerveau sans encombre, alors je suis quand même contente de la retrouver, depuis le temps qu'on s'était pas vues!

lundi 19 septembre 2011

American psycho - Bret Easton Ellis


Patrick Bateman, 26 ans, flamboyant goldenboy de Wall Street, fréquente les endroits où il faut se montrer, sniffe quotidiennement sa ligne de coke, et surtout ne se pose aucune question. Parfait yuppie des années quatre-vingt, le jour il consomme. Mais la nuit, métamorphosé en serial killer, il tue, viole, égorge, tronçonne, décapite.
Portrait lucide et froid d'une Amérique autosatisfaite où l'argent, la corruption et la violence règnent en maîtres, American Psycho, qui fit scandale lors de sa parution aux Etas-Unis, est aujourd'hui en best-seller mondial.
Mon avis
Au début, on voir combien Patrick Bateman est un jeune goldenboy bien sous tous rapports, qui prend soin de lui et se soucie de son apparence, donne des conseils avisés et exhaustifs sur la façon de soigner sa peau, ses cheveux, son corps, ses mains… Puis, peu à peu, par petites touches, une petite réflexion par-ci par-là, on se rend compte qu’il y a un truc qui cloche. Peu à peu, il se dévoile, l’air de rien, comme si avoir envie d’égorger une femme ou envoyer des vêtements ou des draps tachés de sang au pressing étaient des choses tout à fait normales. Cette façon d’annoncer de façon aussi anodine, au milieu d’une phrase qui n’a rien à voir, les horreurs qu’il a pu commettre, me ferait presque hurler de rire (si j’étais moi aussi une psychopathe).
Cette histoire semble surtout être l’occasion d’une description sans scrupules de cette classe de la société américaine où l’on se fout de tout, sauf de la marque des vêtements qu’on va porter demain, du prix des tableaux qu’on accroche à ses murs et du restaurant huppé où l’on va aller manger le soir. Tout le monde se connaît mais personne ne se reconnaît, les conversations sans queue ni tête prennent parfois des proportions aberrantes, au point de se demander si on n’est pas chez des extraterrestres, mais c’est raconté avec tellement de naturel qu’on se dit qu’en fait, si, ça doit être possible d’être aussi inintéressant tout en étant persuadé d’être le roi du monde.
On m’avait promis un truc de ouf, le psychopathe du siècle, un mec ignoble et fascinant. Effectivement, les scènes de torture, de boucherie, de viol, de simple cruauté qui finissent quand même par arriver à un moment très avancé du bouquin, sont assez dégueu. Mais pour ce qui est de la psychologie du type, c’est juste une espèce de taré sans intérêt qui aime faire du mal à tout ce qui bouge. Pourquoi il le fait ? Allez savoir. Peut-être pour donner un peu de piment à son existence plate et désespérante qui, sinon, ne tournerait qu’autour se son fric, de ses fringues Armani, des quelques pouffes qui lui couinent leurs malheurs à l’oreille, de sa Rolex et de son matériel de sono. Bon, d’accord, j’oublie les super restos et le p’tit rail de coke qui viennent égayer un peu tout ça.
Toujours pas convaincue par Ellis, donc. Dommage, je me suis un peu emballée et j’en ai encore deux à lire à la maison…

dimanche 18 septembre 2011

La fille des Clans, tome 1 - Michel Robert


Balafrée
Balafrée n'oublie rien.
Ancienne esclave, la fille des Nashaïs se souvient de la mort de sa mère. Elle se souvient aussi du meurtrier, et dans quelle circonstance elle a gagné son surnom. Balafrée n'oublie rien, non. Une mémoire qui fait d'elle une impitoyable guerrière des Clans sauvages, tant l'ensemble de son être se résume en un mot : vengeance.
Ici s'ouvre son histoire.

Mon avis
Apparemment inspiré de World of Warcraft (je ne peux pas dire dans quelle mesure, je connais ne pas ce jeu), Balafrée reste dans la veine du cycle de l'Agent des Ombres : on se retrouve dans un monde inventé de toutes pièces, où ce sont les plus forts qui survivent, sauf que cette fois, le héros est une héroïne. Malken, alias Balafrée, a d'ailleurs pas mal de points communs avec Cellendhyll : un passé difficile, un caractère bien trempé et un avenir semé d'embûches, de combats, de victoires (et de quelques petites défaites), de dilemmes et de rencontres déstabilisantes. Elle est elle aussi une guerrière de talent.
Mais bon, même si on reste très clairement dans le même registre, l'histoire et le contexte sont différents, les personnages et leurs relations entre eux sont toujours aussi bien recherchés et développés, et il y a une vraie intrigue qui tient en haleine du début à la fin. Enfin, ce n'est pas fini, il y aura une suite, mais quaaaaaaand ? (apparemment, ça sera pour après le tome 6 de l'Agent des Ombres, qui vient tout juste de sortir... (j'ai sauté dessus, évidemment)).

samedi 17 septembre 2011

Arianrhod, tome 1 - Syveline Lemaire


Les Larmes de l'Esprit
Il était une fois l'Unique, Temps 900 après la Division. Dans ce monde qui ne connaît plus aucune magie, les elfes sont des légendes et les dragons des esclaves.
Le jour de l'anniversaire de son fils, Itilgad, souverain du royaume de Denhaut, contraint les nains à offrir un bien étrange présent en échange de la liberté promise à leur peuple : le dernier magicien du monde.
Sahasrara, c'est son nom, est décrété héritier du dragon divin Fafnir, l'ultime entité magique qui ait survécu à l'Inquisition. Apprenti du hasard ainsi propulsé au plus haut rang, il se sait monstrueux et usurpateur ; le jeu des apparences dissimule un terrible mensonge.
Quel est donc ce mot "dollan" qu'il se doit de taire à jamais? Quel est donc le mystère - et le sens - de son existence?
La vérité peut tenir à peu de choses, parfois à un reflet. Et sa quête personnelle pourrait bien impliquer le sort du monde, tandis qu'un nouveau Crépuscule s'annonce...
Mon avis
Comment dire... ce livre est juste une pure merveille.
C'est l'histoire de Sahasrara, enfant aux grands pouvoirs recueilli par les Nains au royaume Denbas dans un contexte assez chaotique, peu après ce qu'ils appellent la Division. Saha est formé dans l'idée d'être le dernier héritier de Fafnir, le Dragon du Feu, et plus globalement le dernier héritier de la magie, qui a été reléguée aux oubliettes lors de la Division.
Mais Saha est aussi le descendant d'une race honnie, c'est un Dollan, et son visage, qui porte leur marque, est si monstrueux qu'il doit le dissimuler par un puissant sortilège, et que Saha lui-même ne peut même pas le regarder dans un miroir sans le briser...
Un jour, le royaume Denhaut demande aux Nains de leur offrir leur trésor, ce puissant mage, dernier héritier du grand Fafnir, en échange de leur liberté. Bien contents de se débarrasser de cet être étrange et disgracieux, ils ne se font pas prier, et Saha se trouve projeté dans le monde des Hommes, chez ses semblables, mais pas tout à fait... Persuadé qu'il est l'objet honteux d'une supercherie et qu'il ne mérite pas la place qu'on lui octroie, Saha s'adapte tout de même, se dissimulant toujours sous son capuchon et son sortilège, et met ses pouvoirs au service du royaume Denhaut, avec loyauté et succès. Il y fera notamment la rencontre de Galièn, semi-elfe séduisant et au caractère implacable, contraire exact de Sara, personnalité dont la douceur cache de grands tourments et qui se croit monstrueux. Mais ils finiront par se rendre compte qu'ils ne sont pas si différents que ça...
Je n'en dis pas plus sur l'histoire !
Du point de vue écriture, c'est juste un régal. La plume de Syveline Lemaire est pleine de douceur, de fluidité, de poésie, et en même temps d'une précision redoutable, au point qu'on se sent entrer dans le moindre paysage, qu'on peut toucher chaque objet, effleurer chaque visage, chaque étoffe, ressentir chaque émotion, cerner chaque personnage au premier regard. L'œil glisse sur les lignes, ligne après ligne, page après page, sans aucun obstacle, sauf celui du temps qui passe et du livre qu'il faut refermer parce quand même, il faut dormir un peu et aller au boulot !
Du point de vue histoire, là c'est une question de goûts, mais personnellement je l'ai trouvée superbe, prenante, intéressante, sans aucun couac. Les événements se suivent dans une logique pas forcément évidente sur le moment, mais qui le devient au moment venu. Et on ne s'ennuie jamais.
Venons-en aux personnages. Chaque personnage a sa place, son rôle à jouer, sa personnalité propre, ses qualités et ses défauts. Saha, malgré sa supériorité évidente (sauf pour lui), est un personnage qu'on aborde facilement, auquel on s'attache sans aucune hésitation. Puissant mais faible, fort mais fragile, inflexible mais doux, sûr de ce qu'il a à faire mais doutant de ses propres capacités et de sa légitimité, il est l'humilité incarnée, et sait pourtant se rendre indispensable, sans même s'en rendre compte... Galièn, sous ses airs durs, est lui aussi un être plein d'humanité, d'une intelligence vive et d'une loyauté à toute épreuve. Pour les autres personnages... à vous de vous faire votre idée !
Tout dans ce livre m'a plu, je n'y ai trouvé aucune fausse note. À moins que la suite, à paraître en décembre 2011, soit encore meilleure, celui-ci mérite amplement la place de coup de cœur de l'année. Vraiment, je suis sur le cul.
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